Entre vérité et baratin, voilà en quoi Ashok Subron et Deepak Tulsidas ont décidés de s’aventurer; une bataille ou il se peut qu’on puisse dire une guerre d’arguments. Le premier est le syndicaliste qui représente le Front Travayer Sekter Privé, un fin intellectuel qui milite pour les causes des travailleurs du secteur privé et qui est totalement contre le concept 24/7, projet qui a été lancé par la HRDC et le second nommé est le président du conseil d’administration de la Human Resource Development Council (HRDC), un nominé politique.
On est le lundi 16 mars 2009. Les deux protagonistes étaient invités à un face-à-face dans le deuxième volet du ‘Grand Journal’ qui est diffusé sur les ondes de Radio Plus. Les deux adversaires sont très bien préparés ou presque et ils se livrent carrément dans une échange des boulés d’argument.
Permettez- moi de faire un envol pour éclairer les esprits concernant le projet 24/7. Le 24/7 est une modèle économique qui roule 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, en d’autres mots, une économie qui n’a plus le droit de dormir, ni de se reposer.
Deepak Tulsidas a été invité à prendre la parole en premier et il a expliqué en quoi consiste ce fameux projet. Au début tout aller si bien qu’on a cru qu’il allait faire un sans faute au moment où ce monsieur a commis une contradiction. Il a dit qu’après les heures de travail, les personnes qui sont déjà épuisées n’ont pas de loisirs auxquels ils pourront bénéficier pour se relaxer ou pour se faire plaisir, en guise d’exemple, il cite la lèche-vitrine, y compris faire des achats ou bref, de sortir. Comment une personne qui est déjà à bout de ses forces peut se contenter de voyager de nouveau, de vider des réserves de sa force pour aller faire ces shopping ? Monsieur, on doit être raisonnable quand même. Figurez-vous que les humains ne sont pas des automates et qu’à la fin d’une dure journée, ils se sentent exténués et comment pouvez-vous dire de tels baratins pour défendre votre projet banal qui a été conçu sans aucune mure réflexion ?!
De plus, vous insinuez qu’en rentrant de chez eux, les gens ne trouvent nulle part où aller pour se rafraîchir que sous les varangues des boutiques traditionnelles pour jouer aux cartes ou aux dominos ou pour prendre un verre. Il se peut que vous soyez borné, mais il ne faut surtout pas prendre cela comme un exemple valable pour promouvoir le 24/7. Qui a dit que nous marquons des loisirs ? N’avez-vous jamais vu des couples en train de faire une petite marche pour se détendre? N’avez-vous jamais vu des personnes partir à la mer pour se revigorer ? Ce serait un honneur pour moi de vous rappeler que beaucoup de personnes prennent du plaisir de surfer sur le net, de communiquer avec leurs proches à l’extérieur ou même à papoter avec les membres de leurs familles autour de la table. La passion culinaire fait aussi parti des distractions pour certains, de même que le yoga ou la méditation. On a constaté que le président avait vu de toutes les couleurs par les arguments fournis par le syndicaliste, d’où le scénario laisse dévoiler un président qui s’est débattu pour tenter de sortir la tête hors de l’eau.
En outre, on ne peut targuer qu’avec ce modèle d’économie, les gens arriveront à ‘travailler bien pour mieux vivre’. Ce slogan fut utilisé par le directeur par-intérim dans son discours lors du lancement grandiose qui a eu lieu le 30 janvier 2009. La personne concernée ne doit pas être aveuglé par ce projet calqué sur le modèle américaine ou européenne. De nos jours, une famille d’où l’homme et la femme travaillent ardûment pour qu’ils puissent survivre n’arrive pas à trouver la lumière au bout du tunnel et sans rendre compte de cette réalité de la vie, il ne fait que de balancer un slogan avec belle facilité en guise de promotion pour le 24/7. Nous ne sommes pas dupes pour croire à de tels bobards.
Ainsi, dans une étude effectuée par la professeur-sociologue Harriet B. Presser à l’université de Maryland – College Park, aux Etats Unis, elle démontre que cet horaire de travail ne fait pas l’unanimité dans la classe prolétaire pour des raisons les plus flagrants les uns que les autres. Sa recherche est orientée sur l’aspect social et celui de l’écologie. Elle mentionne que travailler pendant les heures inappropriées ou les heures défiant la conformité ont des effets néfastes sur la vie des individus et sur leur santé. D’autant plus qu’on veut appliquer un modèle économique qui a pour objectif de broyer les personnes de la classe travailleur, un système bénéfique seulement pour les capitalistes sans même y penser sur l’avenir de nos enfants, qui définitivement, avec l’entré sur scène du 24/7 expérimenteront la machine infernale à destruction (dans tous les sens du terme).
Qui a dit qu’avec cette économie qui ne dort jamais, on arrivera à faire une percée pour joindre les deux bouts? Si dans les ondes de cette radio privée mentionné plus haut, Deepak Tulsidas s’est réjouit de souligner qu’avec le 24/7, les gens arriveront à respirer une bouffée d’oxygène tout en s’adonnant à des ‘petits boulots’ (boulots à temps partiel), subséquemment il va à l’encontre avec le fameux slogan ‘travailler pour mieux vivre’ utilisé par Kaviraj Sukon. De par l’argument du président du conseil d’administration qui ne caracole pas avec la politique de ‘travailler pour mieux vivre’, on constate qu’il y a un manque de communication, ainsi qu’une divergence d’idée en ce qui concerne le nouveau bébé de la HRDC. Selon Deepak Tulsidas, il n’hésite pas à contredire ses propres arguments qu’une d’entre eux est d’avoir suffisamment de temps pour le loisir. ‘Petits boulots’ versus loisir, qui est le mieux coté pour faire la promotion du 24/7 ? Avec ses travaux à temps partiels, les personnes n’auront ni le temps pour leur famille, ni moins de se réfugier dans les loisirs. De ce fait, on aura droit à une classe ouvrière robotisée qui veut se faire de l’argent au détriment d’un moment de plaisir entre famille.
D’autre part, la question du fonctionnement du 24/7 ne se décrit pas comme étant une économie qui fait que les gents travaillent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais une économie ayant comme mode opératoire un système de shift, d’où les employés ont la possibilité de travailler sur une base de tour-à-tour/rotative. L’explication semble raisonnable pour s’armer le pays avec le 24/7, mais que se passera-t-il au cas où la femme travaille le jour et le mari n’a d’autre choix que de bosser la nuit ou vice-versa ? L’équilibre dans la vie maritale de l’autrui se trouve désormais menacé et ce qui provoque à un certain moment des tiraillements entre le couple, ce qui résultera bien évidemment en une séparation à court terme ou pire, en une divorce. Des études ont prouvé qu’à travers le 24/7, la vie maritale des couples est moins heureuse contrairement à une économie 9-17 heures.
De plus, toujours dans le contexte de ce système d’économie que le HRDC veut à tout prix ériger, des couples sont dans l’impasse de finir en éclats. N’exagérons pas sur cette réalité, nous sommes sommés de vous expliquer le fondement de cette catastrophe familiale, de cet éclatement de la bulle sociale. L’infidélité, le manque de confiance, de soutien et d’amour sont les causes qui vont dégénérer la société, plus explicitement, les couples. Voilà les victimes du 24/7, une économie qui n’a jamais été conçu pour être en conformité avec le sociale. Le 24/7 n’a jamais concilié le travail et la vie sociale. Avec cette économie qui empoisonnera la vie de tout un chacun, les couples en sont encore plus vulnérables. Arriver à un moment donné, ils finiront par le divorce. Qu’arriveront ces enfants dont l’union de leurs parents a été sciée par ce système de l’économie qui serait trop gourmande ? Inévitablement, les enfants seraient également affectés par cette séparation douloureuse de leur parents et ils seraient d’emblée confrontés à un sort semblable qu’a connu leur parents.
La précision s’impose. L’enfant en question doit se tourner soit à la maman, ou au papa et bien que les deux partis ne soient plus en alliance, la progéniture n’a d’autre choix que de plier sur un seul choix. La douleur est de deux côté. L’enfant est condamné à vivre avec un support de moins. Décidément, la course à l’argent a pris le dessus sur la société à tel point que même les enfants en payent les pots cassés. Ses jeunes ou ses petits qui sont à bas âges sont très probablement désorientés et par manque de soutien, d’aide, de conseil, d’amour et d’affection, ils ne savent pas où en donner la tête car leur unique parent n’a plus de temps à les consacrer par une horaire trop chargée. Dans ce cas de faiblesse, ces enfants qui prendront les flambeaux de ce pays arrivent avec beaucoup de mal à s’en sortir de la crise, mais certains songent à prendre la mauvaise voie pour faire leur rentrée dans l’alcool, puis dans le tabagisme, en passant par la drogue pour finir dans la prostitution ou les grossesses précoces. La sociologue dont j’avais fait mention ci-dessus a rapporté que les comportements rebelles et l’excès de l’indépendance que jouit la plupart des adolescents dans les pays les plus industrialisés sont liés à l’adoption du système de l’économie qui ne dort jamais.
Outre les problèmes liés directement à la famille, il y en a des complications en ce qui concerne la santé des personnes qui ont atterri dans le shift opérant dans la nuit. D’après les études effectuées par les sociologues et psychologues américains, ils ont constaté que des employés qui sacrifient leur sommeil pour travailler la nuit souffrent terriblement de trouble relationnel au sommeil. Naturellement, la nuit est faite pour que nous dormions et les scientistes ont prouvé que les êtres humains dorment mieux la nuit qu’au grand jour. Comme dit le dictons ‘c’est en dormant qu’on grandisse’. Or, les conditions adéquates d’un bon sommeil résident dans la nuit. Même si les parents travaillent la nuit pour ensuite faire le plein de tonus en se reposant dans la journée, ils sont contraints, la plupart du temps de sacrifier leur sommeil de nouveau pour se consacrer aux enfants, pour y passer du bon temps. De ce fait, il est clair qu’il y a une manque croissante de sommeil à l’égard des parents qui dorment de moins en moins pour ainsi être la disposition de leurs enfants et ce qui provoque par la suite un débalancement sur la santé de ces personnes concernées. Le stresse et la pression se manifeste de par cette accumulation de manque du sommeil. Dans cette même foulée, le stresse s’amplifie davantage pour ainsi donner naissance à la dépression et cette dernière va causer des dégâts d’ordre physiologique aussi bien que psychologique. Les personnes qui sont touchées par ce phénomène courent un grand risque d’être atteintes des maladies cardiovasculaires enclenchées par l’hypertension, des troubles gastro-intestinaux ou même des cancers du sein en ce qu’il s’agit des femmes.
Qui dit 24/7, dit aussi la mise en place des infrastructures nécessaires. Bien qu’elle soit petite, l’image de notre paradisiaque est souvent ternie par des crimes les plus crapuleux que les autres, d’ailleurs on en voit dans la rubrique ‘fait divers’ des quotidiens. L’insécurité a pris une grande ampleur que ce soit au jour ou la nuit. De nos jours, les malfaiteurs n’hésitent pas à se montrer en pleine journée où le flux des activités est beaucoup plus conséquent que dans la nuit, mais bien que ce soit un fait, les braquages, les vols, les assassinats et les viols perdurent, à l’instar de cette jeune universitaire qui s’est fait violée sous la visibilité du soleil dans les environs de Trianon, ou ce jeune homme qui s’est fait cambriolé son portable et sa clef amovible en plein jour sur la terre-plein dans les hauteurs de Pailles sous la vue des automobilistes indifférents et pour en finir prenons l’exemple de cette braquage d’une succursale de la SBM à Port-Louis. Les gens ne se sentent plus en sécurité dans la journée et comment les faire comprendre qu’ils y seront dans la nuit ? Dans un mini-clip diffusait dans le site du Défi Media Group, faisant état d’une bagarre semblable à celle dans les films westerns, on était consterné de voir un group de policier impuissant et peureux qui, au lieu de mettre de l’ordre et d’arrêter le malotru qui était muni d’un sabre et qui semait la panique, ces policiers n’ont trouvé rien de mieux que de garder leur distance et parlaient entre eux. Pouvez-vous compter sur les forces de l’ordre pour vous protéger dans la nuit ? Pouvez-vous vous aventurer dans le noir rôde où l’insécurité est omniprésente? Vive le 24/7 !
Les compagnies du transport en commun doivent assurer une déserte sans arrêt au cas où le 24/7 prend forme, mais il est malheureux de constater que le système se heurte par des échecs multiples. Il y a des fois, les personnes sont contraintes d’attendre dans des arrêts d’autobus pendant plus d’une heure pour pouvoir attraper le bus qui les mènerait à leurs destinations. Hormis l’échec de mieux desservir une région particulière de l’île, l’état de bon nombre d’autobus laisse à désirer. Peut-on les nommer des autobus ou des poulaillers ambulants assortis des cheminées qui crachent des fumées noires et polluantes ? Depuis peu, l’écologie était sous le feu des projecteurs grâce au projet Maurice Ile Durable (MID) qui remet en cause notre manière de vivre et la façon dont nous utilisons l’énergie. Ce serait un acte suicidaire si les autobus roulent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il y aura un excédent de gaze polluante dans l’air et si on prend les usines dans la ligne de mire, le bilan serait catastrophique. . L’avènement du concept 24/7 exige une flotte permanente d’autobus qui va à l’encontre de la réduction l’émission de gaze à l’effet de serre dans l’atmosphère, objectif fixé par le projet Maurice Ile Durable, ce qui signifie que notre système écologique prendra un très mauvais coup et ce qui va sans doute faucher un des fondements de Maurice Ile Durable. L’île Maurice se retrouvera sous la menace d’une couverture d’épaisse fumée toxique et cancérigène qui est très nocive pour notre santé et cette voile de fumée toxique aura un effet d’une bombe à retardement pour notre environnement.
De surcroit, les études entamées par le HRDC sur le fameux 24/7 a écarté de plus belle l’aspect culturel, qui jusque est encore enraciné dans notre société, pour le moins qu’on le puisse dire, car on évoque souvent le comportement des jeunes qui ont tendance à intégrer d’autres cultures auxquelles ils y sont exposés. Les modes et les tendances européennes et celles des pays dans l’ouest se répercutent sur nos enfants par le biais des émissions sur les bouquets des chaines satellitaires. Or, avec le 24/7, soit le père ou la mère se trouvent sur leur lieu de travail le soir ou dans la journée, les enfants auront encore plus de liberté en devenant petit à petit des victimes de la déculturation. On ne peut pas le nier. Si les parents avaient un contrôle sur leurs progénitures, aujourd’hui on n’aurait pas dû voir des mini clips pornographiques mauriciens qui prolifèrent comme des champignons. Certains jeunes hommes n’auraient pas été expulsé de leurs collèges parce qu’ils portaient des boucles d’oreilles. Les relations sexuelles précoces n’auraient pas pris une ampleur conséquente qui causeraient parfois des grossesses non-désirées. A un moment donné, les enfants feront comme ses semblables de l’Europe et de l’Amérique, ils se retourneront contre leurs parents pour des affaires futiles. Ils adopteront une culture qui n’est pas le nôtre. C’est bien de connaître sur une culture étrangère, mais delà à s’y substituer et de s’engager pleinement, nous porte à croire que nos cultures arc-en-ciel n’ont plus ses places dans notre société, ce qui engendrera une mort certaine. En outre, le système d’une économie qui fonctionne sans cesse est le détonateur d’une vague de déculturation parmi les jeunes. Le 24/7 a failli dans tous les angles de la société et en dépit de cela, les promoteurs persistent et signent. Le HRDC n’a fait qu’une étude bâclée en ce qu’il s’agit le 24/7.
En guise de conclusion, on peut dénoncer que le 24/7 est une économie mono-facette, d’où sa seule priorité est d’accroître des fortunes des capitalistes, et d’exploiter au maximum la seule ressource qui nous est acquis, la ressource humaine. Les acteurs du secteur privé sont les seuls à donner le coup de pousse pour que le 24/7 soit une réalité car ils savent comment en tirer d’énormes profits qui leurs sont destinées uniquement. Ce qui veut dire que ce modèle prône le capitalisme au détriment du sociale. Or, on voit que certaines personnes vont dans le sens inverse des réalités de la vie et s’orientent dans une direction qui favorise le capitalisme, qui donnera libre cours à l’exploitation des travailleurs, soit enclencher une nouvelle type de domination en occurrence d’un esclavagisme moderne. Ainsi, nos dirigeants se retrouveront devant un dilemme sans précédent, celui de choisir entre les profits des capitalistes et l’écologie qui est un atout majeur pour l’humanité. On peut produire de la richesse jusqu’au dernier jour de cette planète, mais on ne peut jamais revenir en arrière quand on a pulvérisé l’écologie. Soit le 24/7 ou Maurice Ile Durable, la balle est dans le camp de nos dirigeants attentionnés qui, jusqu’ici, n’ont pris que les ‘bonnes’ décisions, à l’instar du fameux l’heure d’été qui mérite un oscar dans la catégorie de meilleure flop.
24/7 v/s Famille
24/7 v/s Mariage
24/7 v/s L’avenir des enfants
24/7 v/s La sécurité/protection
24/7 v/s La culture
24/7 v/s L’écologie
24/7 v/s La santé des travailleurs